29 Mars 2018
Le chercheur Boris Cyrulnik s’est vu confier par le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, la préparation des Assises de la maternelle qui s’ouvrent cette semaine.
Après avoir dédoublé les classes de CP dans les établissements défavorisés, mis en place Devoirs faits au collège et lancé la réforme du bac, le ministère de l’Education organise, mardi et mercredi, les Assises de la maternelle. Objectif : faire de celle-ci "l’école de l’épanouissement et du langage". Pendant deux jours, scientifiques, enseignants, personnel de service et parents sont invités à réfléchir sur l'acquisition du langage, la mémoire chez l’enfant, le sommeil, la formation des enseignants, les pratiques musicales...
Le neuro-psychiatre Boris Cyrulnik, chargé de diriger la réflexion, nous décrypte les enjeux. "La maternelle avait – et a toujours – une excellente réputation, mais elle doit s’adapter", dit-il. "Les enfants qui entrent à l’école ne sont plus les mêmes qu’il y a dix ou quinze ans." Leurs déterminants biologiques ont changé : les filles, par exemple, sont plus grandes, plus mûres et une proportion croissante est réglée avant 10 ans. L'organisation des familles a aussi connu des bouleversements : désormais, plus de 70% des femmes travaillent. Les petits ne sont plus du tout entourés de la même façon. L'école maternelle doit accueillir différemment ces nouveaux élèves.
JDD - Marie Quenet - mars 2018