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Association des Familles du Vésinet

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"Un acte d'autorité est un acte d'amour" selon Marcel Rufo

Pourquoi est-ce si difficile d'être parent aujourd'hui ?

Avant, on était parent comme on l'était depuis des siècles. Aujourd'hui, on veut comprendre nos enfants en adoptant une sorte de démocratie familiale. Mais, même si cela semble paradoxal, je dirais que les parents ont fait des progrès. Sauf que beaucoup sont encore en faillite de «oui» et de «non». Ils n'ont pas encore compris que quand on dit à un enfant «ça suffit, mais tu sais que je t'aime», le petit n'entend que la dernière partie de la réponse.

Est-ce la question de la sévérité qui est posée ?

Plus que la sévérité, c'est la question de l'autorité qui se pose. On le voit à tous les étages de la vie. Avec les nouveaux pères qui sont exceptionnels et que l'on doit applaudir des deux mains pour leurs capacités relationnelles. Sauf quand leur part masculine est mise sous l'éteignoir au profit de cette part féminine qu'ils assument grâce et depuis le féminisme. Pourtant, face à un enfant, père et mère doivent garder leur originalité.

La question de l'autorité se pose aussi au niveau de l'école. Si un enseignant est sévère avec un enfant, les parents ont envie de protester tout en exigeant que l'enseignant soit absolument parfait dans son enseignement. La nouvelle parentalité donne à l'école trop de responsabilité comme si elle était en mesure de résoudre toutes les carences familiales. Du temps des hussards noirs de la République (au début du XXe siècle, N.D.L.R.), il y avait délégation d'autorité à l'école. Maintenant, les parents sont suspicieux.

Quelle définition de l'autorité donneriez-vous ?

C'est assez simple. C'est savoir dire non pour que l'enfant comprenne qu'un jour il pourra dire oui. Un acte d'autorité est aussi un acte d'amour, une porte ouverte dans le futur sur une grande liberté. Si on dit toujours oui à un enfant, il ne comprendra jamais qu'il faut se soumettre parfois à la directive, au désir et à l'ordre de l'autre. En pédopsychiatrie, il y a un moment très important qui a été bien décrit par René Spitz. Il est normal dans l'évolution qu'un enfant s'oppose. À 15-18 mois, il entre déjà dans ce stade du non. Que faut-il faire ? Le laisser à ce stade infantile ou lui faire comprendre qu'il ne dirige pas le monde ? En consultation, je vois des tas de tyrans domestiques de 2-3 ans. Des gosses qui maîtrisent leur famille, ils ne veulent pas s'habiller, pas manger, pas se coucher… ça n'existait pas avant. En conséquence, ça prépare des adolescents pénibles. Je crois que quand les parents demandent plus de sévérité, ils se trompent. Il faut comprendre que la frustration fait partie de l'éducation.

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